Les contes de la lune vague après la pluie

Vendredi 19 novembre 2010 Je regarde Les contes de la lune vague après la pluie ( 1953 ) de Kenji Mizoguchi d'après deux contes d' Akinari Ueda et une nouvelle de Guy de Maupassant. A la fin du 16e siècle, la guerre dévaste la région du Lac Biwa où habitent le potier Genjuro avec sa femme Myagi et son fils ainsi que son beau-frère Tobeï qui rêve de devenir samouraï contre l'avis de sa femme Ohara. Afin de réaliser leurs ambitions, les deux hommes partent à la ville... Sans doute vexé d'avoir été doublé par Akira Kurosawa au festival de Venise 1951 qui avait imprimé un rythme rapide à son film, Kenji Mizoguchi élague dans ses longs plans contemplatifs habituels et rejoint ainsi un classicisme universel. En moins de trois minutes, on connaît le lieu, l'époque, les cinq personnages principaux, leurs liens de parenté et ce qu'ils envisagent de faire. Peu de panoramiques, un seul champ contre-champ, tout se joue dans la mise-en-scène à l'intérieur de ( superbes ) plans fixes. Le film conjugue fresque historique, poème élégiaque, conte merveilleux et spectacle kabuki teinté de Nô. Il est d'une beauté envoutante et d'un raffinement qui confine à la perfection. Du grand art. Il a obtenu le Lion d'argent au festival de Venise 1953 ( pas de Lion d'or cette année-là ). Un chef d'oeuvre intemporel.